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PLF Budget 2026 : les vrais risques pour le financement des start-ups

23 Oct 2025 à 09:14

Suppression de niches, taxe sur holdings, aides rabotées : découvrez l’impact du PLF 2026 sur vos levées de fonds et comment ajuster votre stratégie.



PLF 2026 : ce que les start-ups doivent anticiper pour sécuriser leur financement face aux nouvelles coupes budgétaires

 





Le Projet de Loi de Finances 2026 vise un ajustement budgétaire de 31 milliards d’euros, dont 23 niches fiscales supprimées et une taxe sur les holdings patrimoniales. Dans ce contexte, le financement des start-ups françaises est fragilisé, à la fois sur le plan public (aides à l’innovation, France 2030) et privé (investisseurs prudents, fiscalité moins incitative).


Cet article vous livre une analyse complète et des leviers concrets pour sécuriser vos ressources jusqu’en 2026.



Ça peut vous intéresser : Quel est le coût réel de l'accompagnement à la levée de fonds pour les start-up ?

 

 

🧠 Le chiffre clé : –35 % de levées de fonds en capital-risque au S1 2025




Au premier semestre 2025, les levées de fonds en capital-risque en France ont reculé de 35 % sur un an, atteignant seulement 2,8 milliards d’euros. Un niveau historiquement bas, proche de celui de 2020, et loin des sommets observés durant la période faste de 2021 à 2023.

Ce ralentissement est d’autant plus significatif qu’il s’accompagne d’une baisse de 24 % du nombre d’opérations, avec seulement 314 start-ups financées sur la période. Les causes sont multiples : incertitudes politiques, arbitrages budgétaires défavorables aux jeunes entreprises, volatilité fiscale, mais aussi ralentissement économique global.


Dans ce climat tendu, le secteur des logiciels reste en tête, avec 891 millions d’euros levés, mais en recul de 39 % par rapport à 2024. Le capital-risque adopte une stratégie de repli : moins d’opérations, des tickets plus gros, mais concentrés sur une poignée d’acteurs jugés matures et rentables.

 

📉 Ce chiffre résume à lui seul le virage budgétaire et financier que subissent les start-ups françaises. Il souligne à quel point le PLF 2026 pourrait amplifier la tendance, à moins d’une adaptation rapide des stratégies de financement.

 

 

🔍 PLF 2026 : un projet de rigueur qui menace les canaux de financement


La tonalité du Projet de Loi de Finances 2026 ne laisse que peu de place à l’interprétation : l’heure est à la réduction du déficit, et donc à l’arbitrage. Pour atteindre l’objectif de –4,7 % du PIB, l’État prévoit un ajustement budgétaire de 31 milliards d’euros, dont près de 17 milliards d’économies sur les dépenses et 14 milliards de nouvelles recettes fiscales. Si cette stratégie peut sembler justifiée dans un contexte de soutenabilité de la dette, elle entraîne un resserrement brutal des conditions de financement pour les entreprises innovantes.

Le cœur du problème ?


Le double effet d’une réduction des aides publiques à l’innovation et d’une désincitation à l’investissement privé, notamment via la fiscalité. Les premiers touchés : les start-ups en amorçage ou en phase de croissance, qui voient fondre les leviers de financement qui leur étaient encore accessibles en 2023–2024.



📉 Start-ups : aides publiques en recul, incertitudes croissantes

 

 

Depuis 2025, plusieurs dispositifs clés pour les start-ups ont déjà été ajustés à la baisse : le Crédit d’Impôt Recherche (CIR) a vu ses paramètres resserrés, le CII son périmètre réduit, et les conditions d’éligibilité au statut JEI/JEII ont été rendues plus strictes. Le PLF 2026 ne semble pas inverser cette tendance. Pire : il entérine le rabotage du programme France 2030, dont les crédits passent de 7,3 à 5,2 milliards d’euros.

Le message implicite est clair : l’innovation ne bénéficiera pas de marges de manœuvre supplémentaires en 2026. Le poids de l'effort sera reporté sur les entreprises elles-mêmes. Pour les start-ups qui comptaient sur ces dispositifs pour structurer leur financement non dilutif, c’est un vrai coup de frein.

S'ajoute à cela une incertitude majeure autour de la liste finale des 23 niches fiscales supprimées. Si des dispositifs comme la réduction IR-PME via FCPI/FIP venaient à disparaître, l’impact serait direct sur les investisseurs particuliers et donc sur les tickets d’amorçage.



💸 Capital-risque et holdings : la double peine pour le financement privé


Du côté du capital-risque, les chiffres parlent d’eux-mêmes : –35 % des montants levés, –24 % de deals réalisés (source EY). Les investisseurs sont plus sélectifs, et le contexte politique n’arrange rien. Le climat de défiance est alimenté par la volatilité fiscale : un texte de loi encore amendable, des signaux faibles mais répétés de durcissement, et une nouvelle taxe sur les holdings patrimoniales qui pourrait refroidir de nombreux family offices ou business angels structurés.

L’effet de cette taxe pourrait se faire sentir dès la phase de structuration des véhicules d’investissement, avec une baisse de l’appétit sur les tours early stage. En parallèle, si la fiscalité des véhicules FCPI/FIP est revue à la baisse ou supprimée, c’est tout le segment “retail money” qui pourrait se tarir. Pour une start-up en pré-série A, cela représente une menace directe sur sa capacité à boucler un tour.


En somme, moins d’aides publiques + moins d’investisseurs privés = pression maximale sur le financement start-up.



🧭 Comment réagir ? Le playbook 2026 pour sécuriser votre trajectoire


Face à cette recomposition du paysage financier, les start-ups doivent adopter une posture stratégique. Premier réflexe : allonger leur piste de trésorerie en diversifiant leurs sources.


Miser sur la dette non dilutive


  • Venture debt via des banques spécialisées ou la Bpifrance

  • Revolving basé sur le MRR (Monthly Recurring Revenue)

  • Factoring intelligent pour lisser les cycles B2B


Sécuriser les dispositifs publics restants


  • Préparer des dossiers CIR/CII irréprochables, traçables et auditables

  • Anticiper les demandes de rescrit JEI/JEII pour éviter toute mauvaise surprise

  • Capitaliser sur les programmes régionaux et européens : InvestEU, EIC Accelerator, Horizon Europe



Réactiver l’intérêt des investisseurs privés


  • Term sheets simplifiées, avec des préférences de liquidation raisonnables

  • Moins de complexité, plus de transparence sur les milestones

  • Cibler les corporates et CVC dont la stratégie n’est pas affectée par les niches supprimées

 

 

❓ FAQ – PLF 2026 & financement des start-ups : vos questions, nos réponses



💬 Quels sont les impacts du PLF 2026 sur le financement des start-ups en France ?


Le PLF 2026 crée une tension inédite sur le financement des start-ups en combinant :


  • Une baisse des aides publiques à l’innovation (CIR, CII, France 2030)

  • La suppression de 23 niches fiscales qui pourraient affecter l’investissement retail (ex. FCPI, IR-PME)

  • Une nouvelle taxe sur les holdings patrimoniales, qui cible des structures souvent utilisées par les business angels ou family offices

Le financement devient plus complexe, à la fois sur les guichets publics et les tickets privés. Les start-ups doivent donc ajuster leur stratégie pour diversifier leurs ressources, sécuriser leur éligibilité aux aides, et adapter leurs term sheets.



💬 Quelles sont les niches fiscales susceptibles d’être supprimées et leur impact sur les levées ?


À ce stade, 23 niches fiscales sont ciblées mais la liste définitive n’est pas encore publique. Plusieurs sources (Le Monde, L’Essentiel de l’Éco) évoquent la suppression potentielle de :


  • La réduction IR-PME via FCPI ou FIP

  • Certaines exonérations spécifiques à l’investissement dans les entreprises innovantes


Si cela se confirme, cela risque de décourager les investisseurs particuliers qui soutiennent de nombreuses start-ups en amorçage via des plateformes ou fonds fiscalement avantageux. Cela réduirait mécaniquement l’accès au capital early-stage.


💬 Le Crédit d’Impôt Recherche (CIR) est-il menacé par le PLF 2026 ?


Le CIR n’est pas directement visé par de nouvelles coupes dans le PLF 2026, mais il a déjà été ajusté en 2025 (plafonds, assiette, modalités de justification). La tendance reste à la rationalisation des dépenses publiques.


Il est donc recommandé de :

  • Renforcer la traçabilité des dépenses R&D

  • Sécuriser le dossier technique dès l’amont

  • Anticiper les contrôles et rescrits éventuels

Un CIR mal documenté sera de plus en plus risqué fiscalement. Mieux vaut considérer le CIR comme un levier à sécuriser, pas à présumer.



💬 Quelles alternatives aux levées de fonds en equity en 2026 ?


Face à un contexte moins favorable à la levée en capital pur, plusieurs formes de financement non dilutif peuvent être activées :


  • Venture debt (Bpifrance, banques tech)

  • Prêts adossés au MRR (Monthly Recurring Revenue), notamment en SaaS

  • Factoring B2B pour récupérer rapidement la trésorerie de factures clients

  • Prêts d’innovation régionaux ou européens (ex. InnovFin, InvestEU)

Ces solutions permettent d’allonger sa piste sans dilution excessive et sont mieux notées par les financeurs en période de prudence.



💬 Le programme French Tech Tremplin est-il supprimé en 2026 ?


Non, le programme n’est pas officiellement supprimé, mais son maintien dépendra des crédits alloués en 2026. Le site de la Mission French Tech indique toujours que le dispositif est actif, mais “dans la limite des budgets disponibles”.

Concrètement :


  • Les dernières promotions (2023–2024) ont bien été lancées

  • Les candidatures 2026 ne sont pas encore ouvertes

  • Le programme a été intégré au plan Quartiers 2030, ce qui complexifie sa lisibilité

👉 Il est donc fortement conseillé de préparer en avance sa candidature et de s’adosser à des incubateurs co-finançables.



💬 Comment adapter ses levées à un contexte fiscal incertain ?


Voici 4 principes clés :


  1. Simplifier les term sheets pour rassurer les investisseurs : liquidation prefs sobres (1x non participating), milestones clairs

  2. Préférer des SPV (Société de Projet) allégés, avec frais de gestion optimisés

  3. Cibler des corporates ou CVC non impactés par la suppression des niches

  4. Prévoir deux scénarios dans les BP : avec et sans avantage fiscal


L’objectif est de réduire la friction à l’investissement dans un climat d’incertitude législative.



💬 Le PLF 2026 peut-il encore évoluer ?


Oui, le texte est très amendable. Avec une majorité relative à l’Assemblée nationale et un contexte politique instable, il est probable que plusieurs mesures fiscales, notamment sur le capital et les barèmes sociaux, soient modifiées en cours de navette parlementaire.

👉 Il est donc essentiel de suivre l’évolution du texte semaine après semaine, notamment la version consolidée des niches supprimées.



💬 Quel rôle peut jouer l’Europe dans le financement des start-ups françaises ?


Un rôle de plus en plus central. Plusieurs dispositifs européens sont conçus pour prendre le relais d’un État français moins dispendieux :


  • EIC Accelerator (financements de projets deeptech)

  • Horizon Europe

  • InvestEU

  • InnovFin

Ces programmes nécessitent une préparation sérieuse et en amont, souvent avec un accompagnement externe, mais ils offrent des montants significatifs et une reconnaissance à l’échelle européenne.


💬 Que faire dès maintenant pour anticiper 2026 ?


Voici une checklist proactive :


 

  • 🔍 Vérifier l’éligibilité JEI/JEII, condition par condition

  • 📁 Préparer un CIR/CII béton, avec auditabilité complète

  • 💬 Interroger vos investisseurs actuels sur leurs intentions 2026

  • 🔄 Optimiser votre cash conversion cycle

  • 🌍 Identifier un programme européen à viser

  • 📊 Modéliser deux business plans (avec/sans fiscalité avantageuse)

  • 🧩 Consulter un expert Plateya pour un audit flash de votre stratégie financement



✅ Le financement des start-ups n’est pas mort, mais il change de forme


Le PLF 2026 marque un tournant : les canaux de financement historiques des start-ups françaises sont fragilisés, tant du côté public que privé. Pourtant, il existe encore des leviers pour celles qui sauront se structurer, anticiper, et élargir leur horizon financier.

 

Le nerf de la guerre en 2026 ? La discipline de cash, la crédibilité des BP, et la capacité à combiner dette intelligente, aides sécurisées et equity ciblé.

 

📚 Ressources additionnelles pour approfondir les tendances des levées de fonds en 2025


Pour mieux comprendre le contexte financier des start-ups en France au premier semestre 2025, voici quatre ressources incontournables à consulter :


📈 Baromètre EY du capital-risque – S1 2025

Une analyse complète des volumes levés, des secteurs les plus actifs et des grandes tendances du capital-risque en France.

🔗 Consulter l’étude EY


📰 Revue de presse – Baromètre des levées de fonds S1 2025 (InExtenso Innovation)


Une synthèse claire et commentée des principaux indicateurs de financement observés sur la première moitié de l’année 2025.

🔗 Lire la revue de presse InExtenso


📊 Activité du capital-investissement français – France Invest


Chiffres-clés et analyses sur l’évolution du capital-investissement en France, avec un focus sur les levées de fonds par typologie d’entreprise.

🔗 Voir le rapport France Invest


💡 Analyse des levées de fonds des start-ups françaises – Eldorado


 

Un panorama détaillé des opérations de financement dans la French Tech, avec des insights sur les types de deals, les montants et les acteurs.

🔗 Découvrir l’analyse Eldorado.co

 

 

 

 

 

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Damien GRANGIENS - Fondateur de Plateya

Fondateur de Plateya : outil collaboratif augmenté pour les office managers freelance et assistantes digitales

Fondateur de Plateya, je travaille depuis 5 ans avec des office managers et assistants indépendants sur la transformation digitale et les nouvelles pratiques et techniques agiles exigées dans le développement de leur activité.

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