
Réforme des taxis santé : ce que change la nouvelle convention
19 Mai 2025 à 05:52
Découvrez les vrais impacts de la réforme 2025 de la CNAM sur les taxis santé 🚨 : baisses tarifaires, colère du secteur et avenir du transport conventionné.
Nouvelle convention taxis santé : quelles conséquences pour les professionnels du transport sanitaire ?
La Caisse nationale d’Assurance-maladie prépare une réforme d’ampleur du transport sanitaire, centrée sur une nouvelle convention-cadre applicable dès octobre 2025. Les taxis conventionnés, qui assurent plus de 3 millions de transports médicaux chaque année, s’insurgent contre une baisse tarifaire perçue comme un coup fatal porté à leur modèle économique.
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Le chiffre clé : +45 % de hausse des dépenses en 5 ans
Entre 2019 et 2024, les dépenses liées au transport sanitaire ont explosé de 45 %, atteignant 6,7 milliards d’euros, dont 3,1 milliards pour les seuls taxis conventionnés (source : CNAM). Une dynamique jugée « non soutenable » par la Sécurité sociale, qui entend réaliser 300 millions d’euros d’économies d’ici 2027.
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Un nouveau modèle économique pour le transport sanitaire
Les objectifs financiers de la CNAM
La CNAM souhaite rationaliser les coûts du transport sanitaire en ciblant les segments les plus coûteux, notamment les taxis conventionnés. Le plan repose sur :
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Un ajustement des tarifs appliqués aux courses remboursées ;
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Une meilleure gestion des prescriptions médicales de transport ;
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Une modernisation des outils de régulation et de suivi.
L’objectif est clair : contenir la dépense publique tout en garantissant l’accès aux soins, mais à moindre coût.
Application prévue dès octobre 2025
Le texte final de la convention doit être publié fin mai 2025 pour une mise en œuvre au 1er octobre 2025. Cette échéance laisse peu de marge de négociation, ce qui contribue à alimenter la colère des professionnels.
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Colère et mobilisation des taxis : un secteur sous pression
Une grève nationale pour contester la réforme
À l’appel de plusieurs organisations syndicales, les taxis conventionnés se mobilisent dès le 19 mai, dénonçant :
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Une baisse tarifaire estimée jusqu’à -30 % de revenus par certains ;
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Une absence de concertation réelle dans la préparation de la convention ;
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Une précarisation accrue du métier.
« On veut faire de nous des sous-traitants low cost de la santé », résume un porte-parole du syndicat FNDT.
Des revendications claires : justice et reconnaissance
Les chauffeurs réclament :
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Un gel immédiat de la convention ;
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Une tarification indexée sur les coûts réels (carburant, assurance, temps d’attente) ;
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Une meilleure reconnaissance du rôle social des taxis dans l’accompagnement des patients.
Une réforme à hauts risques pour les TPE du secteur
Une menace pour les petites structures
Avec une rentabilité déjà fragile, les TPE du transport sanitaire risquent de ne pas encaisser la baisse tarifaire. En effet :
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Le prix du carburant reste élevé ;
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Les charges fixes (leasing, assurances, normes sanitaires) pèsent lourd ;
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Le personnel est difficile à fidéliser.
La réforme pourrait entraîner une vague de cessations d’activité, notamment en zones rurales, où le taxi conventionné est souvent le dernier lien avec l’hôpital.
La question de la concurrence déloyale
Les taxis dénoncent également la concurrence croissante des VTC qui, bien que non conventionnés, captent une part du marché via des pratiques de contournement ou de sous-traitance.
Vers une transformation du métier : quelles alternatives pour les dirigeants ?
Se réinventer ou subir : les leviers possibles
Pour anticiper et s’adapter, les dirigeants de TPE doivent envisager :
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La diversification des prestations (transport privé, scolaire, accompagnement à domicile) ;
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L’optimisation des tournées et des plannings via des outils numériques (TAD, plateformes collaboratives) ;
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La mutualisation entre entreprises locales pour gagner en masse critique.
L’enjeu du dialogue avec les institutions
Enfin, les professionnels doivent maintenir la pression auprès des décideurs politiques pour faire entendre une voix collective, soutenue par des données économiques concrètes.
Conclusion : quel avenir pour les taxis santé après 2025 ?
La nouvelle convention taxis santé, voulue par la CNAM, vise à rationaliser les coûts dans un contexte budgétaire tendu. Mais son application brutale menace l’équilibre économique de milliers de petites entreprises du transport sanitaire. Pour les dirigeants de TPE, l’heure est à la veille stratégique et à l’adaptation proactive, car rester figé face à la réforme pourrait s’avérer fatal.