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Loi agricole 2025 : ce que les agriculteurs doivent absolument savoir

06 Sep 2025 à 08:43

📌 Découvrez comment la loi agricole 2025 transforme l’agriculture : souveraineté alimentaire, renouvellement des générations, simplification des normes.


Loi d’orientation agricole 2025 : souveraineté alimentaire, transmission et réforme du modèle français

 


Promulguée le 24 mars 2025, la nouvelle loi agricole ambitionne de refonder en profondeur le modèle agricole français.


Entre urgence démographique (plus de 50 % des agriculteurs partiront à la retraite d’ici 2030) et nécessité de garantir la souveraineté alimentaire, elle marque un tournant stratégique. Transmission facilitée, statut d’intérêt général, guichet unique, soutien à l’innovation… Ce texte soulève aussi des débats environnementaux après la censure partielle du Conseil constitutionnel. Voici l’analyse complète de ses impacts pour les dirigeants agricoles et les TPE-PME rurales.

 

 





À lire : Comment lutter contre l'enfer administratif des agriculteurs avec cette solution clé en mains ?


 

 

📊 Le chiffre clé : 160 000 départs à la retraite d’ici 2030


D’ici 2030, 160 000 exploitants agricoles partiront à la retraite en France, un chiffre majeur souligné dans un rapport du Sénat publié en 2024. Cette vague de départs traduit une mutation démographique de grande ampleur, dans un secteur où le nombre d’exploitations a diminué de 57 % en trente ans.

À ce rythme, la moitié des agriculteurs actuellement en activité atteindra l’âge légal de départ dans les toutes prochaines années. La question du renouvellement des générations n’est donc plus un sujet secondaire : c’est un impératif national, directement lié à la souveraineté alimentaire et à la vitalité des territoires ruraux.

Le Sénat alerte sur les risques systémiques de cette transition : il appelle à des réformes de fond, notamment du système de retraite agricole, pour :


  • accompagner dignement les départs,

  • encourager les transmissions anticipées,

  • et rendre la profession plus attractive pour les jeunes générations.

Aujourd’hui encore, un agriculteur français travaille en moyenne 54 heures par semaine, dans des conditions souvent précaires, avec des revenus qui restent parmi les plus bas du monde des indépendants.

 

C’est dans ce contexte que la loi d’orientation agricole 2025 déploie ses outils : simplification des démarches, soutien financier à la transmission, droit à l’essai, revalorisation des formations… autant de réponses à un défi générationnel sans précédent.




Une loi pour réaffirmer la souveraineté alimentaire de la France


Un nouveau statut à portée politique forte


L’agriculture, la pêche et la forêt sont désormais reconnues comme des activités d’intérêt général majeur. Cette reconnaissance n’est pas qu’un symbole : elle introduit une préséance légale dans les arbitrages entre développement agricole et contraintes environnementales ou urbanistiques.

Concrètement, cela signifie que les projets agricoles bénéficieront d’un cadre plus favorable, notamment pour l’obtention de permis ou l’accès au foncier. Les dirigeants de TPE agricoles ou de coopératives locales peuvent désormais mobiliser ce statut comme levier stratégique dans la conduite de leurs projets.


💡 Cette priorisation de l’intérêt général alimentaire face à d'autres intérêts environnementaux est une première dans le droit français.



Le principe de non-régression de la souveraineté alimentaire


Autre innovation majeure : la loi introduit un principe de “non-régression” de la souveraineté alimentaire nationale. Cela signifie que toute décision réglementaire ou politique devra garantir que la capacité de production agricole française ne recule pas.


Ce principe constitutionnalise, en quelque sorte, une ligne rouge pour les politiques publiques agricoles : la France ne peut plus accepter de réduire sa capacité à nourrir sa population au profit d’autres priorités, qu’elles soient écologiques, commerciales ou budgétaires.


Une gouvernance renouvelée


La création d’un Observatoire de la souveraineté alimentaire, placé sous l’égide de FranceAgriMer, complète cette approche stratégique. Cet organisme sera chargé de piloter des conférences annuelles, de suivre des indicateurs-clés de performance agricole, et de veiller au respect du principe de non-régression.

En parallèle, la loi fixe des objectifs quantitatifs d’ici 2030 :

 

  • Augmenter les surfaces de cultures de légumineuses (autonomie protéique)

  • Renforcer l’agriculture biologique

  • Encourager les circuits courts et les projets agricoles locaux

 

 

Un dispositif inédit pour le renouvellement des générations


Un objectif ambitieux : 400 000 exploitations en 2035


Le gouvernement fixe un cap clair : atteindre 400 000 exploitations agricoles d’ici 2035, contre environ 390 000 aujourd’hui, dans un contexte où la moitié des exploitants partiront à la retraite d’ici 2030. La loi répond à l’urgence démographique par une batterie de mesures concrètes.

🧑‍🌾 Le défi ? Assurer la continuité de l’outil de production, tout en attirant une nouvelle génération d’agriculteurs, souvent issue d’autres horizons que l’agriculture familiale traditionnelle.


Guichet unique et simplification administrative


Pour fluidifier le parcours d’installation ou de transmission, un guichet unique est mis en place au sein des chambres d’agriculture. Il centralise :


  • les demandes d’aides,

  • les démarches réglementaires,

  • l’accès à l’information foncière.


Objectif : réduire drastiquement la complexité administrative, véritable frein pour les porteurs de projet. Ce guichet est 100 % digitalisé, avec un accompagnement humain dans chaque département.


Diagnostic modulaire et droit à l’essai généralisé


Dès 2026, tout projet de transmission ou d’installation devra obligatoirement s’accompagner d’un diagnostic modulaire, couvrant trois volets :


  • économique (viabilité de l’exploitation),

  • environnemental (impact et durabilité),

  • social (qualité de vie, conditions de travail).



En parallèle, la loi généralise le droit à l’essai en exploitation : un futur agriculteur pourra s’immerger pendant un an, renouvelable une fois, dans une ferme, via un stage ou une convention d’association temporaire.


Une solution idéale pour tester un métier sans engagement irréversible, notamment pour les reconversions professionnelles ou les jeunes diplômés hésitants.



Une nouvelle “aide au passage de relais”



À partir de 2026, une aide financière spécifique soutiendra les exploitants proches de la retraite qui acceptent d’engager une transmission proactive de leur ferme.

Cette mesure permet :


  • d’anticiper la cession,

  • de sécuriser le repreneur en amont,

  • et de valoriser les exploitations en transition.



Un signal fort en faveur de la transmission organisée et de l’anticipation intergénérationnelle.




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Formation, innovation, simplification : les trois leviers d’action


Former pour attirer : un objectif de +30 % d’apprenants


L’un des obstacles majeurs au renouvellement agricole reste l’attractivité des formations. La loi prévoit une hausse de 30 % du nombre d’élèves et d’apprentis dans l’enseignement agricole d’ici 2027, via plusieurs leviers :


  • modernisation des contenus pédagogiques,

  • valorisation des métiers agricoles,

  • création d’une sixième mission pour les établissements d’enseignement agricole technique : l’animation des territoires.

🎓 L’agriculture devient ainsi un vecteur d’innovation territoriale, au croisement de l’économie locale, de la transition écologique et de la souveraineté.



Innovation et pratiques durables soutenues financièrement


Le texte renforce l’accès aux aides pour les projets de :


  • modernisation des exploitations (bâtiments, matériel, numérique),

  • développement de pratiques agroécologiques,

  • diversification des cultures et des débouchés.


Les petites structures (TPE agricoles, GAEC, EARL, SCEA) pourront accéder plus facilement aux fonds publics, avec des seuils d’éligibilité adaptés.


Vers une simplification normative attendue


Parmi les mesures phares :


  • centralisation numérique des démarches,

  • suppression de certains doublons réglementaires,

  • extension des activités commerciales accessoires autorisées, sous conditions de seuils précisés par décret (par exemple, vente de produits transformés à la ferme, accueil pédagogique, tourisme rural…).

Ces ajustements étaient très attendus par les exploitants débordés par l’administratif, notamment dans les zones rurales peu accompagnées.


Une approche environnementale rééquilibrée, mais controversée


Hiérarchisation entre urgence alimentaire et écologie


La loi pose un principe de hiérarchisation : la sécurité alimentaire nationale prime désormais sur certaines obligations écologiques.

Cela autorise, dans certains cas, des dérogations aux normes environnementales, notamment pour les projets répondant à un objectif de souveraineté.

⚠️ Cette orientation a été critiquée par plusieurs ONG environnementales, qui dénoncent un "signal de recul écologique".



Censure partielle du Conseil constitutionnel


Le Conseil constitutionnel a censuré un tiers du texte, principalement pour :


  • irrégularités de procédure (rider législatif),

  • non-conformité à la hiérarchie des normes.


Ont ainsi été retirées :


  • certaines mesures fiscales spécifiques,

  • des dispositions trop ambitieuses en matière de dérogations environnementales,

  • quelques articles sur la gouvernance foncière.



Un rééquilibrage qui limite l’ampleur de certaines innovations, mais qui n’annule pas la portée globale du texte.


Conclusion – une refondation à confirmer dans le temps


Une loi de transition… mais pas encore de révolution


La loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture constitue un texte structurant, ambitieux dans ses intentions, pragmatique dans ses outils.


Elle pose les bases d’un modèle agricole renouvelé, fondé sur :


  • la transmission intergénérationnelle facilitée,

  • la montée en compétence des futurs agriculteurs,

  • la simplification administrative,

  • et la priorisation politique de la souveraineté alimentaire.


Mais de nombreux défis restent ouverts :


  • L’efficacité du guichet unique dépendra des moyens humains et numériques déployés.

  • L'impact réel sur la reprise d’exploitations reste à mesurer.

  • La tension entre urgence écologique et souveraineté alimentaire devra faire l’objet d’arbitrages équilibrés.



✅ À retenir


  • Statut d’intérêt général majeur accordé à l’agriculture : levier juridique et politique.

  • Objectif de 400 000 exploitations en 2035.

  • Guichet unique, diagnostic obligatoire et droit à l’essai généralisé.

  • Soutien massif à la formation, l’innovation et la simplification.

  • Création d’un Observatoire de la souveraineté alimentaire.

  • Dérogations écologiques sous conditions, partiellement censurées.


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Damien GRANGIENS - Fondateur de Plateya

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Fondateur de Plateya, je travaille depuis 5 ans avec des office managers et assistants indépendants sur la transformation digitale et les nouvelles pratiques et techniques agiles exigées dans le développement de leur activité.

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